#0045 Truman CAPOTE


Les héros sont une troupe de chanteurs noirs allant de Berlin à Leningrad pour y jouer Porgy and Bess de Gershwin. Capote a suivi la tournée comme correspondant du New Yorker. Il a écrit son reportage en notant les moindres incidents, les paroles les plus insignifiantes et aussi les plus révélatrices des membres de la troupe ou des officiels russes qui la recevaient. Il a reproduit minutieusement les quelques aspects de la vie soviètique qu'il a pu observer. C'était en 1958...
CAPOTE Truman, Les muses parlent (The muses are heard), ????, Gallimard 1959, Trad. Jean Dutour

Notes: "Les Russes connaissent la musique de Gershwin, dit-il. Un de mes amis russes m'a même dit qu'a une soirée ou il se trouvait, trois invités avaient chanté Bess, you is my woman de bout en bout" (p.18) "En 1952, lorsque Breen et son associé, Blevins Davis, avaient repris l'opéra de Gershwin, le rôle de Porgy était tenu par William Warfield, celui de Bess par Leontyne Price et celui de Sportin' Life par Cab Calloway" (p.43) "Tous les soirs, de huit heures à minuit, un orchestre de jazz dispense ses mélodies au Tout-Leningrad, qui danse rarement, et considère d'un air morose les bulles qui se forment dans les verres de champagne sirupeux de Georgie" (p.124) "Sa voix s'enfla et il finit par beugler en russe quelque chose qui rappelait vaguement la mélodie de Saint Louis blues" (p.174) "Les musiciens de l'hotel ne firent aucune objection. Ils étaient tous des fanas du jazz américain, l'un d'eux, même, grand admirateur de Dizzy Gillespie, avait édifié une considérable discothèque en enregistrant des émissions étrangères sur de vieilles plaques de radiographie (sic !)" (p.200) "L'orchestre donnait une version très intimiste de Somebody loves me, et les danseurs écoutaient avec des visages extasiés, transfigurés, la voix rauque de Lamar qui chantait: Who can it be oh may-de ba-by may-be it's you ! Mme Nervitzky dansait bien, mais elle était toute contractée, et ses mains étaient de glace. -J'adore la musique des nègres (en français dans le texte). C'est si pervers, si malsain !" (p.205-206) "Le pasteur, un vieux monsieur gentil, nous a demandé si on voulait chanter un spiritual" (p.209) "Nous ne sommes pas habitués à des danses aussi réalistes, ni au jazz joué par un orchestre symphonique" (p.251).

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