#0037 Barry HANNAH
Geronimo Rex décrit, dans les années 1958-1965, l'adolescence, puis le passage à l'âge d'homme du jeune Harry Monroe. Il habite une bourgade dans le sud du Mississipi. Le contremaître noir de la scierie, qui dirige la fanfare locale, a une admiration éperdue pour Sousa et ses marches solennelles mais n'a que mépris pour le jazz, une musique de nègres.
HANNAH Barry, Geronimo Rex (Geronimo Rex), 1970, Gallimard 2000, Trad. Philippe Mikriammos
Notes: "On avait là une formation musicale qui vous interprétait des marches de Sousa à faire s'entrechoquer les cieux" (p.16-19) "Toute l'importance que Jones accordait à la musique de ce John Philip Sousa, compositeur de marches aussi monumentales que Stars and stripes forever, Washington post et une tapée d'autres […] en exclusivité dans un cinéma de Pennsylvania Avenue, Stars and stripes forever, l'histoire de la vie de John Philip Sousa Avec Clifton Webb […] Sousa dirigeait un orchestre de musiciens en luxueux uniformes blancs dans une rue de Pennsylvanie […] Un certain nègre hurleur de rock and roll, originaire de Georgie et répondant au nom de Little Richard […] Si c'est pour moi, pas la peine de passer ces gémissements sur ton appareil ! -C'est Fats Domino. -J'te dis que j'veux pas entendre ça ! -Fats Domino est de la Nouvelle Orleans […] D'un gros haut parleur installé sur une console en bois de pécan sur la plage arrière, pour entendre des types comme Elvis, Mickey et Sylvia, Little Richard et Fats Domino […] J'écoutais Elvis et Fats grogner sur tous les tons" (p.36-43) "Le jazz c'est ramer vers l'enfer dans une barque taillée dans un cul de nègre (sic !) […] Il me répondit qu'il aimait la marche de Lohengrin, celle d'Aïda, les marches de Purcell, diverses marches britaniques et françaises, à peu près toutes les marches récentes, mais plus que tout, John Philip Sousa" (p.116) "Il s'agissait de Mose Allison, un type blanc de Tippo, Mississipi, qui chante comme un noir plus que n'importe quel non-noir au monde […] Cette chanson était chantée par un blanc qui fit croire qu'il est de couleur. Il s'appelle Mose Allison. Butte n'en revient pas. Un blanc qui fait comme si il était de couleur ! Un homme qui s'est vu accorder la même race et le même héritage culturel que John Philip Sousa" (p.122) "Près de la cheminée, les pulsations du rock and roll (Ray Charles dans What'd I say et Sticks and stones) sortaient d'un haut-parleur aussi grand qu'une bouche de nègre géant" (p.132) "En écoutant Sonny Stitt sur le phono, je pensai à Adolphe Sax, l'inventeur du saxophone. Puis j'écoutai David Newman, saxophoniste de l'orchestre de Ray Charles. Quelle histoire tout de même, d'avoir inventé l'instrument à vent qui parle !" (p.209) "Bobby Blue Bland cassait la baraque avec son Letcha light shine ! Qu'a bien pu devenir Bobby Blue Bland ?" (p.214) "Jusqu'à présent, nous avions eu droit à du Count Basie arrangé, mais sans recherche, sur des rythmes de marche" (p.234) "La station colorée de Jackson, sur laquelle on entendait B. B. King et quantité d'autres maîtres de la gratte et de l'anche" (p.247).
Et un petit supplément de Spéciales Littérature et Jazz: "J'avais le jazz, des milles et des milles de blues, et une piste sans fin de rythme en moi […] Moi, quand j'en avait envie, je jouais simplement du jazz, je jouais le blues fort et mouillé, porte grande ouverte […] Nous faisons simplement de la musique de jazz. Ce garçon a mis une sourdine sur sa trompette et joue merveilleusement […] Pourquoi, pourquoi, pourquoi diable a-t-il fallu que tu te mettes à penser en plein milieu du meilleur jazz que tu aies jamais joué ? […] Les musiciens montaient la garde sur le moelleux de l'ambiance, même quand ils jouaient du bop. Je notai que le trompettiste faisait pas mal de fausses notes, mais elles passaient inaperçues grâce à sa sourdine métallique (sic !)" Et il y en a plein des phrases comme cela !
HANNAH Barry, Geronimo Rex (Geronimo Rex), 1970, Gallimard 2000, Trad. Philippe Mikriammos
Notes: "On avait là une formation musicale qui vous interprétait des marches de Sousa à faire s'entrechoquer les cieux" (p.16-19) "Toute l'importance que Jones accordait à la musique de ce John Philip Sousa, compositeur de marches aussi monumentales que Stars and stripes forever, Washington post et une tapée d'autres […] en exclusivité dans un cinéma de Pennsylvania Avenue, Stars and stripes forever, l'histoire de la vie de John Philip Sousa Avec Clifton Webb […] Sousa dirigeait un orchestre de musiciens en luxueux uniformes blancs dans une rue de Pennsylvanie […] Un certain nègre hurleur de rock and roll, originaire de Georgie et répondant au nom de Little Richard […] Si c'est pour moi, pas la peine de passer ces gémissements sur ton appareil ! -C'est Fats Domino. -J'te dis que j'veux pas entendre ça ! -Fats Domino est de la Nouvelle Orleans […] D'un gros haut parleur installé sur une console en bois de pécan sur la plage arrière, pour entendre des types comme Elvis, Mickey et Sylvia, Little Richard et Fats Domino […] J'écoutais Elvis et Fats grogner sur tous les tons" (p.36-43) "Le jazz c'est ramer vers l'enfer dans une barque taillée dans un cul de nègre (sic !) […] Il me répondit qu'il aimait la marche de Lohengrin, celle d'Aïda, les marches de Purcell, diverses marches britaniques et françaises, à peu près toutes les marches récentes, mais plus que tout, John Philip Sousa" (p.116) "Il s'agissait de Mose Allison, un type blanc de Tippo, Mississipi, qui chante comme un noir plus que n'importe quel non-noir au monde […] Cette chanson était chantée par un blanc qui fit croire qu'il est de couleur. Il s'appelle Mose Allison. Butte n'en revient pas. Un blanc qui fait comme si il était de couleur ! Un homme qui s'est vu accorder la même race et le même héritage culturel que John Philip Sousa" (p.122) "Près de la cheminée, les pulsations du rock and roll (Ray Charles dans What'd I say et Sticks and stones) sortaient d'un haut-parleur aussi grand qu'une bouche de nègre géant" (p.132) "En écoutant Sonny Stitt sur le phono, je pensai à Adolphe Sax, l'inventeur du saxophone. Puis j'écoutai David Newman, saxophoniste de l'orchestre de Ray Charles. Quelle histoire tout de même, d'avoir inventé l'instrument à vent qui parle !" (p.209) "Bobby Blue Bland cassait la baraque avec son Letcha light shine ! Qu'a bien pu devenir Bobby Blue Bland ?" (p.214) "Jusqu'à présent, nous avions eu droit à du Count Basie arrangé, mais sans recherche, sur des rythmes de marche" (p.234) "La station colorée de Jackson, sur laquelle on entendait B. B. King et quantité d'autres maîtres de la gratte et de l'anche" (p.247).
Et un petit supplément de Spéciales Littérature et Jazz: "J'avais le jazz, des milles et des milles de blues, et une piste sans fin de rythme en moi […] Moi, quand j'en avait envie, je jouais simplement du jazz, je jouais le blues fort et mouillé, porte grande ouverte […] Nous faisons simplement de la musique de jazz. Ce garçon a mis une sourdine sur sa trompette et joue merveilleusement […] Pourquoi, pourquoi, pourquoi diable a-t-il fallu que tu te mettes à penser en plein milieu du meilleur jazz que tu aies jamais joué ? […] Les musiciens montaient la garde sur le moelleux de l'ambiance, même quand ils jouaient du bop. Je notai que le trompettiste faisait pas mal de fausses notes, mais elles passaient inaperçues grâce à sa sourdine métallique (sic !)" Et il y en a plein des phrases comme cela !
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