#0055 Tony CARTANO


CARTANO Tony, American boulevard. De Washington à Los Angeles par la route du Sud, 1992, Julliard
Notes: "Entre deux averses orageuses, des jazzmen noirs du cru jouent en quintette sur une estrade dressée dans Forsyth Park […] Entre les solos de saxo tenor et de trompette, loin dans le ciel gris, retentit le tonnerre. Le riff du batteur en parut ridicule, mais l'orchestre sympathique ne s'en laissait pas conter, swinguant de plus belle" (p.51-52) "Dynamisée par son clin d'œil ironique au public surchauffé, Joyce Cobb agrippe le micro d'une main, son harmonica de l'autre, et se lance dans un grass-root blues endiablé. Le solide quartet du King's Palace Cafe Orchestra soutient le swing étonnant de la chanteuse noire […] Jusqu'ici, Joyce et ses musiciens se sont permis d'intercaler, de temps à autre, un ou deux standards de variété au milieu des classiques du jazz […] A des qualités vocales à la Sarah Vaughan, Joyce Cooper associe un tempérament digne d'Aretha Franklin. Le ton monte, s'accélèrent les syncopes d'un rhythm & blues sacrément efficace […] Depuis longtemps, dès les années 1900, Memphis et Beale Street sont au cœur de l'histoire du blues et du jazz. (Paroles, en français, de Beale Street blues) Ainsi s'exprimait W.C. Handy (1873-1958), le Père du Blues […] De nombreux bluesmen, et non des moindres, connurent cette situation, Memphis Slim, Big Joe Williams, John Lee Hooker, ou B. B. King qui vient, d'ailleurs, d'ouvrir un club dans Beale Street" (p.69-70) "Le Peabody […] La belle époque ou les clients s'appelaient William Faulkner, Paul Whiteman (le chef d'orchestre et compositeur), ou Dorothy Lamour lors du tournage à Memphis du film Saint Louis blues en 1939. Les orchestres de Tommy Dorsey et de Harry James créent le fond sonore […] Du jazz blanc, interprété par des blancs, pour des blancs" (p.80) "Clarksdale, lieu mythique où est né le blues, le chant profond du Delta! […] John Lee Hooker, Ike Turner, Little Junior Parker, Sam Cooke et j'en passe, sont tous nés à Clarksdale. Le célèbre Muddy Waters y brûla sa jeunesse, avant de monter à Chicago […] The Stackhouse, Delta Record Mart […] Jim O'Neal […] Rooster Blues […] Living Blues Magazine […] Les Delta Cats seront au Blue Diamond […] Booba Barnes and The Playboys, des enfants de Clarksdale, sous le label Rooster. Et le plus extraordinaire disque de blues que j'aie entendu depuis longtemps: Midnight prowler de Frank Frost, sous la marque Earwig […] Un juke box se met à hurler une marche swinguée de Glenn Miller, bien blanche et militaire. Des fois qu'on confonde! […] La conclusion, je serais tenté de la donner à Big Jack Jackson dit The oil man, qui chante le blues dans les juke-joints de Clarksdale: "C'est pas si pire qu'avant. Le blues est devenu moins triste." Et d'enchaîner aussitôt sur un couplet à propos de la guerre du Golfe. A fendre l'âme […] Le génie des créateurs locaux, de Faulkner à Eudora Welty pour la littérature, ou de Muddy Waters à B. B. King pour la musique […] Grièvement blessée, la grande chanteuse Bessie Smith est transportée à l'hôpital de Clarksdale où elle mourra […] Dans les années 60, le dramaturge américain Edward Albee tira une pièce de ce drame: La Mort De Bessie Smith […] Dans Blue Spirit blues, Bessie Smith chantait: Now it's ashes to ashes, sweet papa, dust to dust, / I said ashes to ashes, I mean dust to dust / Now show me the man any woman can trust" (p.93-98) "Un saxo jouait Stormy weather sur le trottoir […] Leur style, un mélange de la poésie inspirée par l'expérience des Noirs américains à l'époque de Martin Luther King Jr. et d'improvisation jazzy à la Ornette Coleman ou Don Cherry" (p.186-187).

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