#0040 Simone ARESE


La comtesse Marie Thérèse Barubé de Damiette médite une révolution. Remplacer Chopin et Schubert par du jazz lors du concert qu'elle donne chaque année pour le cercle fermé de sa famille et de ses amis au début de l'été. L'arrivée des musiciens, cette faune particulière, ajoutée aux flammes d'un buffet Antillais, aura des effets dévastateurs sur la vie d'un hameau auparavant tranquille.
ARESE Simone, Madame la comtesse préfère le jazz, 1999, Du Rocher

Notes: "oui, elle oserait inviter des musiciens de jazz. Elle était allée en écouter quelque fois, dans des salles de spectacles, comme n'importe quelle roturière, se surprenant alors à taper du pied et secouer le tête en mesure […] il savait que son épouse, trente troisième comtesse du nom, qui interprétait si merveilleusement Chopin sur leur grand queue laqué noir, s'encanaillait à suivre des cours de musique nègre, deux fois par semaine" (p.9) "La comtesse crut découvrir que le jazz rendait incontinent, et elle se promit de poser la question au médecin qui soignait les prémices de sa ménopause" (p.16) "On annoncait le dernier morceau de la répétition: Saint Louis blues […] le temps qu'avait duré la répétition, elle avait subi le viril ascendant du saxophoniste […] Au moment où elle annonça Satin doll au public, il se jura de la conquérir avant la fin de la nuit" (p.17) "Le clarinettiste abandonna un temps de souffler dans son instrument pour chanter Georgia en parodiant Ray Charles […] se balança en cadence quand on interpréta Tea For Two […] La comtesse proposa de rejouer Satin Doll" (p.26).

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