#0004 - Jack KEROUAC
KEROUAC Jack : Vraie blonde et autres (Good blonde and others), 1993, Gallimard Du Monde Entier 1998, Trad. Pierre Guglielma
Préface de Robert Creeley. Quelques lignes extraites de chacune des 6 nouvelles qui racontent, plus où moins, le jazz parmi les 20 qui composent Vraie blonde, et autres.
Blues de la bagarre pour la ballade: "Il a commencé à chanter comme s'il avait su que j'apprécierais vraiment et aussi pour son propre plaisir à se souvenir. Ses chansons venaient de ce mystérieux blues pour la ballade, celui de la guitare en sourdine et des mots inconnus qui s'élévent de fond de la nuit du sud, comme un grognement, comme un feu derrière les arbres"
Sur les origines d'une génération: "A cette époque, je n'aimais toujours pas le bop alors introduit par Bird Parker et Dizzy Gillespie et Bags Johnson (au vibraphone), le dernier des grands musiciens de swing était Don Byas qui allait partir pour l'Espagne juste après, mais alors j'ai commencé, mais avant ça j'avais adoré tout mon jazz au Minton Playhouse (Lester Young, Ben Webster, Joey Guy, Charlie Christian et d'autres) et quand j'ai entendu pour la première fois Bird et Diz au Three Deuces j'ai su qu'ils étaient des musiciens sérieux qui jouaient un nouveau son bien allumé et se foutaient de ce que je pouvais en penser"
Le dernier mot / neuf (décembre 1960): "Je pense que la première percée depuis Charlie Parker a été accomplie par Ornette Coleman et Donald Cherry avec son petit cornet et que ça va ouvrir la voie, comme la voie de Parker, d'une toute nouvelle ère du jazz. Un autre signe d'une autre résurgence du jazz est la présence de centaines de grands solistes pour exécuter l'harmonie et le phrasé nouveaux. Et voici quelques noms instrument par instrument"
Début du bop: "Le Bop a commencé avec le jazz mais au cours d'un après-midi, quelque part sur un trottoir, peut-être en 1939, 1940, Dizzy Gillespie ou Charley Parker ou Thelonious Monk passait devant un magasin de vêtements pour hommes sur la 42e Rue ou South Main à L.A. et dans le haut-parleur ils ont tout à coup entendu une folle erreur impossible dans le jazz qui n'avait pu être entendue qu'a l'intérieur de leur propre tête imaginaire, et ça c'est un art nouveau. Bop. […] Lionel avait fait un disque intitulé Hey baba ree bop et tout le monde l'avait hurlé et c'était l'époque où Lionel sautait au milieu du public et donnait la raclée à tout le monde avec son saxophone dans la sueur (sic !), les applaudissements, les fous bondissant dans les travées, le batteur qui se déchaînait sur la scène pendant que tout le théatre tremblait. Chanté par Helen Humes ce fut un disque populaire et il se vendit très bien en 1945-46"
Vraie blonde: (pas musical sauf) "Je t'appellerai et on ira écouter Brue (sic ! Brew) Moore, j'ai entendu dire qu'il était ici"
La philosophie de la beat génération: "Nous restions éveillés jour et nuit en buvant tasse sur tasse de café noir, en écoutant disque après disque Wardell Gray, Lester Young, Dexter Gordon, Willis Jackson, Lennie Tristano et tout le reste […] Le fait qu'un type comme Stan Getz, le plus grand génie du jazz de sa génération beat, quand il a été en prison après avoir essayé de braquer un drugstore, s'est mis soudain à avoir des visions de Dieu et s'est repenti"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire