#0005 - Hugues PAGAN


Au niveau du polar, mauvaise note. Des aberrations dans la narration. Il se contredit en quelques pages. Surtout une sombre histoire de disquette (p.45) qui déclenche beaucoup de drames. Zéro pour le polar. Reste la musique et surtout Lady Day qu'il cite régulièrement.
PAGAN Hugues : Dernière station avant l'autoroute, 1997, Payot & Rivages / ReEd. Rivages Noir N°356
Notes: "En sourdine, j'avais mis un petit morceau de blues […] Il y avait une basse et une batterie, deux guitares dont l'une semblait en fer et l'autre, détimbrée et pensive, avait l'air d'être sans cesse prête à nous quitter sur la pointe des pieds.Il y avait aussi un saxo tenor, robuste et joufflu […] Bien des blues sont remplis de trains et d'hommes ou de femmes qui ne reviendront jamais" (p.34-35) "Il a diagnostiqué sans la moindre hésitation: Mildred Bailey. Saint Louis blues. Pas une grande, pas une petite non plus. Bus Bailey à la clarinette. Russel Procope à l'alto" (p.38) "J'ai mis un blues de Leroy Carr. Wild Bill Davis à l'orgue, crayeux, sinueux et puissant comme un gros huit cylindres" (p.58) "C'était un homme qui avait la stature et des airs de Charlie Mingus" (p.85) "J'ai imité la frappe de Basie, claire, élégante, pleine d'allant. J'ai imité le Duke, plus lourd de sens, plus proche du tragique bien que tout aussi élégant et vigoureux […] Tu veux quoi ? Erroll Garner ? Allons-y pour Garner. Tu préféres Monk ? Un p'tit coup de Monk" (p.128) "En écoutant le saxe pudique et rentré de Lester Young, le timbre amer et comme déphasé rythmiquement de Lady Day" (p.137) "J'avais mis un vieux disque de Count Basie. C'était un concert live et le Count annonçait chaque titre d'une voix lointaine, grave et assourdie. Grand pianiste, Basie. Solide, inventif. Une rythmique vigoureuse et précise […] L'un des deux saxo tenors avait un phrasé simpliste, un timbre primitif et franc, à la Red Prysock, mais ce n'était pas en soi une raison suffisante pour le haïr. Au pif, le sax, j'aurais dit Billy Mitchell" (p.163) "J'ai mis Lady Day en boucle. Stormy weather. A Carnegie Hall en 1955. C'est pour moi l'un des plus beaux blues de tous les temps. Lady lui donne une dimension presque cosmique. Le pays qui le choisirait pour hymne national ne pourrait faire autrement que se rendre maître du monde dans les trente-six heures suivantes" (p.256) "Erroll Garner. Il jouait une composition de Deutsch qui s'appelle, je m'en souviens, When a gypsy makes his violin cry […] on a toujours dit que ce que Garner avait d'inimitable, c'était un décalage rythmique par retard de l'attaque. Il avait une fabuleuse main gauche mais qui n'expliquait pas tout" (p.307) "J'écoutais Lonnie Johnson […] Après une intro claire et séche, qui rappelait qu'il avait fait ses débuts au violon, Lonnie chantait: Blues falling like showers of rain / Every once in a while, I think I hear my baby / Call my name" (p.324-325) "J'ai dans la tête les premières mesures de Wild man blues, de Morton et Armstrong. Le saxo soprano de Sidney a quelque chose de vaguement maléfique" (p.348).
Aussi cités: Rory Gallagher, Frank Sinatra, Miles Davis, Arlen et Mercer, Carl Perkins et Mozart, Mahler et Brahms.

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