#0012 - Philippe GARNIER
GARNIER Philippe : Goodis, la vie en noir et blanc, 1984, Seuil
Notes: C'est une biographie et c'est aussi le royaume de la contradiction dans les témoignages sur Goodis et le jazz ! "Goodis n'écoutait pas beaucoup de jazz, surtout du classique. Pas Count Basie, non. Le seul morceau de jazz qu'il connaissait d'après moi c'était How high the moon. Il chantait ça ou jouait ça sur son peigne à longueur de temps, il me rendait cinglé avec ça" (p.69) "Ils étaient très nombreux les disques de Basie. C'étaient les meilleurs, ceux qu'il aimait. Il y avait Every tub, Swinging the blues et Texas shuffle. Il y avait John's idea, Lester leaps in et Out the window. Pour quelqu'un qui soit disant n'aimait pas trop le jazz et chantait seulement How high the moon sous la douche, Goodis ne se défend pas trop mal. Texas shuffle éveillait toujours en lui la vision d'innombrables troupeaux de bœufs galopant dans la plaine immense du Texas" (p76) "Dick Levy se définit lui même comme compositeur et musicien de jazz manqué […] A cette époque, Dick était pianiste au CR Club, un club privé qui dépendait de Palombo's, un night club connu pour sa clientèle soi-disant mafioso sur les bords. Dick, qui a été pendant un temps l'éléve de Willie "The Lion" Smith, n'a pas poursuivi cette carrière de musicien de jazz" (p.127) "Chacun amenait ses disques, David sortait son kazoo, ou ce qui lui servait de kazoo -généralement un peigne et du papier à cigarette, et il jouait sur les disques. C'est peut être pour cette raison qu'il s'intéressait surtout au saxo ténor. Bien sur il adorait Basie, principalement la grande période swing de l'avant guerre et surtout les morceaux up-tempo, tout ce qui balançait fort -ce qu'on appelait le jump à l'époque. C'était la grande époque de l'orchestre de Count Basie, quand Hershel Evans était au ténor avec Lester Young. Evans venait du Texas, il avait un style très solide et ébourrifant qui contrastait avec celui de Lester Young. David préférait nettement Hershel Evans, mais il n'était pas le seul dans ce cas là à l'époque. Basie rencontrait beaucoup de résistance, même parmi ses propres musiciens qui n'aimaient pas la façon de jouer de Lester. Son style était trop neuf, trop différent. David amait aussi énormément Lionel Hampton, surtout quand il jouait en petites formations. Il adorait ce morceau, Shuffling at the Hollywood, avec un solo de Chew Berry. C'était un disque RCA Victor, je me souviens avec Cozy Cole et Clydie Hart. Il y avait aussi Central avenue breakdown, toujours Hampton mais avec une autre formation. Nat Cole au piano sur celui là" (p.128) "Les deux frères Goodis aimaient la musique, ils avaient des tas de disques, jazz et classique" (p.164) "Norman Granz son Jazz At The Philarmonic à l'Academy de Brooklyn, Illinois Jacquet est en tête d'affiche, avec Flip Phillips, Coleman Hawkins, Howard McGhee, Ray Brown et Helen Humes" (p.167) "La boite de Stan Cooper s'appelait le Club Harlem, et tous les grands du jazz y sont passés: Count Basie, Lionel Hampton, Ray Charles, Ellington […] Quand on est entrés dans la loge, Ellington était assis sur une chaise en train de fumer une cigarette de marijuana. Et il avait un bas de femme très serré sur la tête, avec un nœud sur le dessus […] Oh non, ce n'est pas vrai, pas toi, Duke ! Duke a rigolé, tout le monde a rigolé, mais Dieu sait ce que chacun pensait à ce moment"(p.188).
Aussi cités: Sinatra, Gershwin.
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