#0014 - Paul MORAND


MORAND Paul : New York, 1929, Flammarion / ReEd. Garnier-Flammarion N°498
On avait vraiment de drôles d'idées dans les années 20. On osait même les exprimer et il y avait des éditeurs pour les publier ! Quelques citations concernant la visite de Harlem.
Notes: "Harlem […] Un spectacle complétement exotique: à quelques mètres, en quelques minutes, tous les New Yorkais sont devenus noirs ! Se trouve-t-il dans le métro et lit-il son journal ? Un écriteau attire son attention: Cent-Vingt-Cinquième Rue, il regarde à ses côtés, son wagon s'est changé en un wagon de nègres ! Suspendus aux poignées de cuir par une longue main noire et crochue, mâchant leur gomme, ils font penser aux grands singes du Gabon (sic !) […] Las du Cotton Club, du Sugar Cane, du Second Part Of The Night avec leur décor de plantation, et curieux de spectacles moins monotones […] Nous descendimes alors dans L'African Room du Club Harlem, 338 Lennox Avenue […] Cet endroit, malgré les murmures syncopés de la troupe des Africano's, ressemblait à tous les autres, à Small's, à l'ancien Nest, au Savoy Ball Room, au Capitole […] Harlem, c'est la patrie du jazz, c'est la mélodie nègre du Sud débarquant à la gare de Pennsylvanie, plaintive et languissante, soudain affolée par ce Manhattan adoré, où tout est bruit et lumière, c'est le rêve du Mississipi, devenu cauchemar, entrecoupé de trompes d'autos, de sirènes, comme à travers Wagner on pressent le tumulte des éléments, ce qu'on entend au fond du jazz, c'est la rumeur de Lennox Avenue. Le nègre est heureux à New York"

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