#0009 - John HARVEY


HARVEY John : Les années perdues (Wasted years), 1993, Rivages Noir N°299, Trad. Jean-Paul Gratias
Notes: "Libérer sa collection de disques de la caisse de thé où elle se languissait. Cela faisait combien de temps qu'il n'avait pas entendu Paul Gonsalves prendre chorus après chorus devant l'orchestre du Duke à Newport, la voix d'Ella qui glisse doucement vers les basses dans Every time we say goodbye […] le son d'un orgue Hammond surgit au moment où Resnick payait son entrée […] Sur scène, un orchestre de sept musiciens jouait Green onions. A cette époque-là, on jouait tout le temps Green onions" (p.13) "La première fois que le chat sauta sur les genoux de Resnick et se laissa caresser, Resnick écoutait l'album Prestige In the beginning. Celui dont la pochette bleue à trois volets s'orne d'un superbe portrait montrant un Dizzy Gillespie très séduisant, dans un cadre rouge. Oop bop sh'bam, avec Sonny Stitt à l'alto, Milt Jackson au vibraphone, le solo de Dizzy les emmenant jusqu'au thème final, une coda vocale aux notes liées. Dizzy avait dit Resnick en souriant […] Quelque mois plus tard, un autre chat, plus jeune, était apparu. Miles, bien sur, qui d'autre ? Pendant l'année qui suivit, Pepper et Bud étaient venus par hasard, et ils étaient restés" (p.91) "Posée sur la pochette de Spike Robinson qu'il écoutait en ce moment" (p.92) "Il le dénicha dans la pochette d'un autre disque, le Blue Serge de Serge Chaloff -pas mal, pensa Resnick, comme couverture d'emprunt" (p.139) "Le timbre poste carmin sur la couverture. Au centre, le visage de Monk, de profil. Son chapeau mou au bord relevé est incliné vers l'avant; sa barbiche en pointe s'avance, de façon symétrique à la courbe dessinée par la couronne du chapeau. Riverside 12-209: The unique Thelonious Monk" (p.175) "Il fredonnait une musique de Charlie Parker, l'un de ces morceaux au titre imprononçable" (p.245) "Ce type qui jouait du piano comme si on lui avait coupé les deux bras. (dixit une copine de Resnick qui n'a pas l'air d'aimer Monk !) […] Dix, onze notes séparées, apparemment sans lien entre elles, les doigts martelant les touches, quand soudain -la contrebasse égrenant son rythme de métronome, un balai effleurant la caisse claire- le vibraphone prend le relai, trouvant une ligne, une mélodie là où il n'en existait aucune auparavent. New York, le 2 juillet 1948. Evidence" (p.256) "Resnick écoutait Charlie Mariano en feuilletant d'anciens numéros de Jazz Magazine" (p.269) "Dans le salon, il fut tenté d'écouter le Lover man de Charlie Parker, ou l'une de ces ballades meurtries que Billie Holiday chantait, accompagnée par Lester Young" (p.274) "Eddie "Lockjaw" Davis enflammait le public devant l'orchestre de Basie quand le téléphone commença à sonner; Resnick ne l'entendit qu'a la fin du premier solo, quand la musique se fut réduite aux quelques notes éparses du piano de Count" (p.376) "Son instinct avait été de glisser une nouvelle cassette dans le lecteur, mais dans sa tête Lester Young jouait déjà Ghost of a chance" (p.418) "Un déferlement de phalanges fougueuses, comme Monk martelant These foolish things sur des morceaux de verre brisé" (p.418).
Aussi cités: Mike Jagger, Charlie Watts, les Stones, les Yarbirds, Jeff Beck, les Blues Breaker, John Mayall, Graham Bond, le Big Roll Band, Zoot Money, Jimmy Powell, les Five Dimensions, Neil Diamond, Tina Turner, les Beatles, Johnny Cash, Tanya Tucker, Billy Joe McAllister, Elvis Presley, Brian Ferry, Rod Stewart, Luther Ingram, David Peaston, Galliano, les Dream Warriors, James Last, et quelques groupes de Rap.

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